D'un coup, le soleil a déchiré l'épais voile
D'un coup, le soleil a déchiré l'épais voile ouaté qui nous emmitouflait depuis le matin. D'un coup, il a fait beau, il a fait chaud, j'ai posé mes pinceaux pour sortir, le jardin m'appelait. Les rosiers, grandis en toute liberté, avaient besoin de faire connaissance avec le sécateur. Les fleurs d'hortensias de l'an dernier, brunes et craquantes, ne parvenaient plus à cacher les bourgeons explosant de sève de ce printemps nouveau, et Marie est venue m'aider à les tailler. Saisir la boule, suivre la tige jusqu'au premier gros bourgeon et couper net, en biais. Le jeu lui a plu, et à toutes les deux les plus gros hortensias du jardin se sont vus débarrassés de leurs vieux bouquets. Celui de la cour, plus à l'ombre, toujours plus tardif à fleurir, attendra encore un peu. Première tonte dans quelques jours aussi, dés que la terre sera un peu plus tiède. Remettre le jardin en ordre, comme on fait un lit au carré, pour cette sensation de paix que l'on éprouve. Remettre aussi ses idées en ordre, balayer dans sa tête, ouvrir grand les fenêtres pour laisser le souffle d'air nouveau tout envahir, tout emporter.