le jour du sapin
Il fallait trouver, parmi tous ces sapins, celui qui nous attendait, celui qui nous accompagnerait dans le passage vers la nouvelle année, tout décoré de rouge et de blanc. Nous nous sommes promenés entre les arbres, avons fait semblant de nous perdre, avons retrouvé les habitués du lieu venus choisir le leur. Le notre était tout au bout de la dernière rangée, comme s'il se cachait pour ne pas être emporté par un autre acheteur, une autre famille, c'est Guilhem qui l'a vu le premier et j'ai tout de suite su que c'était celui-là. J'avais apporté mon gros pot de terre car je voulais l'abimer le moins possible, et c'est tout doucement, avec soin, que les garçons l'ont déplanté. Ensuite ce fut le vin chaud que Stéphanie offre tous les ans pour l'occasion, servi brulant et bu tout doucement en regardant les ombres et les lumières jouer dans la vallée, en discutant, en prenant des nouvelles les uns des autres. Les chiens se couraient après, de tout petits-enfants se perdaient dans les hautes herbes. C'était un moment doux et chaud sous le grand ciel bleu glacé. C'était le jour du sapin.