cueillette
Nous guettions depuis quelques temps la floraison des gros tilleuls de son jardin. Et hier, lorsque je suis arrivée pour la cueillette, je les ai sentis, parfum de miel un peu douceâtre, avant même de descendre de voiture. Les fleurs ouvertes surchargeaient les arbres de leurs grappes dorées, il n'y avait qu'à tendre la main pour défaire une à une les tiges et les petites fleurs dorées, pour emplir le panier. J'ai retrouvé, intact dans ma mémoire, le geste de mes étés languedocien, lorsque ma grand-mère étirait dans de grands paniers plats des draps usés sur lesquels nous jetions la récolte pour la faire sécher. J'éprouvais déjà ce bonheur simple et primaire de la récolte, de la cueillette, lorsqu'il suffit de tendre la main pour cueillir ce qui nous soignera et nourrira. Et plus qu'une médecine, je sais avoir cueilli là un peu de ce soleil intérieur qui me réchauffera le coeur, cet hiver, lorsque la pluie froide dégoulinera sur mes fenêtres et que je poserai mes mains sur le mug brûlant d'infusion de tilleul. Merci à toi, l'amie.