la frontière de la porte fermée
Il suffira de peu, il suffira de mettre le réveil à sonner une heure plus tard pour que je me sente en presque vacances. Sept heures au lieu de six me donneront des sensations de grasse matinée et n'entameront pas trop mes journées de travail. Les vacances des enfants approchent, vacances d'hiver qui porteront si mal leur nom cette année. Vacances des primevères et des brassées de jonquilles qui dégringolent le long des chemins. Je prendrai du temps, un peu de temps. Peut-être aller voir la mer, peut-être une journée à Rennes, peut-être, peut-être. Et travailler, suivre le rythme que je me suis fixé, écriture le matin dans le bureau, peinture l'après-midi dans l'atelier, suivre la lumière dans les deux pièces blanches qui contiennent mes journées de travail. Il me faudra trouver le délicat équilibre, entre temps passé avec les enfants et heures studieuses ou ils doivent ma laisser travailler. Leur répéter les règles, encore, imposer la frontière de la porte fermée.