faire bloc
Je le regardais jouer avec le chien. Deux enfants espiègles. Son sac à dos est bouclé, posé là dans un coin, mon sac à dos en fait, que je lui ai donné pour être un peu avec lui, un tout petit peu. Guilhem s'en va demain, nez au vent, porté par ses 19 ans, par ses rêves, par ses refus aussi. Il a juste promi d'être là à Noël. Déjà l'absence se fait sentir, et la guitare silencieuse posée contre le mur. Déjà l'absence se fait sentir et les trois derniers de la fratrie, ce soir, sont venus autour de moi, qui pour me parler de cette Antigone qu'il découvre avec bonheur, qui pour me réciter sa leçon d'anglais, qui pour me demander de l'aider à faire ses maths. Comme un besoin, alors que la maison se vide, de se regrouper, de se reserrer, de faire bloc.