course folle
Juin est toujours ce moment où, au beau milieu de la course folle, je me rêve escargot. Pas un gros escargot de Bourgogne, balourd et pesant, laissant sa trace humide tout le long du chemin, non, un de ces jolis escargots à la coquille fragile, jaune rayée d'une ligne de terre de sienne s'enroulant en colimaçon. A l'intérieur, ma coquille serait toute blanche, toute douce, la seule couleur serait ma boîte d'aquarelle posée ouverte sur la toute petite table, la coupelle d'eau claire attendant à côté. Et puis il y aurait mon lit, surmonté d'un gros édredon de plume ou se pelotonner, où rêver en regardant passer les nuages. Je crois que dans ma coquille il y aurait quelques livres, mais pas trop, seulement quelques uns des plus beaux, des plus indispensables. Ma coquille serait en fait très vide, pour me reposer de la vie du dehors, bien trop pleine. Et avec ma coquille sur le dos nous partirions paisiblement, sans nous presser, aller voir les champs de blé qui ondulent sous le vent, les vagues sur les plages dorées, les forêts aux verts tachetés de lumière.