le temps comme on le fait
Il y aura encore des soirs d'orage dans mon coeur, de lourds nuages sombres qui éteignent le jour. Il y aura des bruines et des averses, des ruisseaux qui deviennent torrents. Il y aura aussi des nuits si claires que l'on pourra toucher les étoiles, juste en tendant la main, des feux d'artifice et des matins paisibles aux couleurs douces de lever du jour.
Ce soir j'avais le coeur lourd et froid en regardant le soir tomber. Un soir d'hiver dont le vent glacé balayait le jardin d'un revers de la main. Il m'a suffit alors d'écouter la musique des enfants. Pas même leurs mots, juste la musique. Ils riaient d'une bêtise racontée par Paul, et qu'ils reprenaient, disséquaient, démontaient et remontaient. Marie pleurait de rire, Martin avait des étoiles dans les yeux, et mes orages à moi s'étaient éloignés d'eux-même.
Avec les clémentines du dessert nous avons fait de petits bougeoirs, de tout petits luminaires humbles et magnifiques, bien suffisants pour éloigner les idées noires et donner un air de fête à notre petit dîner. Bien suffisants aussi pour me rappeler l'importance de chaque instant, et qu'il est comme on le fait. Qu'une écorce de clémentine peut devenir trésor pour peu que l'on s'y arrête. Et que la vie peut être pleine de petites écorces dorées...