les mains dans les poches
Nous avons d'abord fait le tour de ses trois gros tilleuls, constatant qu'il faudrait encore attendre un peu avant d'en cueillir les fleurs pour les infusions de l'hiver prochain. Le thé, bu lentement dans la cour ensoleillée, en regardant le vent jouer dans les hautes branches et les nuages glisser sur l'écran bleu. Puis la longue promenade à flanc de coteau, dans ces petits chemins préservés du bruit du monde, ombrés de chênes et de noisetiers. Un cheval venant au trot du fond de son pré. Quelques vaches élégantes, aux grans yeux maquillés de noir, paissant avec leurs veaux. Je rêve encore, ce matin, à cette ferme inhabitée dont nous avons visité la grande cour carrée, au chemin parfumé qui y mène, loin de toute route. Je rêve encore à cette parenthèse bienfaitrice, à cette promenade rieuse à l'heure ou le soleil descend derrière les collines, à une vie sans montre, à un autre rythme.