Une petite balade marocaine...
C'est la magie du carnet de voyage, la magie du dessin, croqué vite fait dans une encoignure de porte, à la terrasse d'un petit café, dans une chambre d'hôtel. On dessine ce qu'on a sous les yeux, pas forcément le superbe et grandiose monument qui voit se garer autour de lui les bus de tourisme à longueur de journée, non, plutôt les petites choses, un verre de thé à la menthe qui refroidit doucement, la cohue sur une place, le souk bigarré où les mobylettes slaloment à grands coups de klaxon. Et des années plus tard il suffit d'ouvrir les carnets pour que le tic-tac de l'horloge s'arrête un instant et que l'on revive pile ce moment-là, et les bruits, et les odeurs, et les senteurs.
Alors, riche de mes carnets de voyage, j'aime ouvrir l'un d'entre eux comme ça, au hasard, au moment où la nuit tombe. Et ce soir mes carnets me ramènent au Maroc, au choc de la première rencontre à Casablanca, au parfum des épices sur la place des Ferblantiers à Marrakech, à l'ivresse de l'immensité de l'Atlas à Tizi N'oucheg, aux jardins, aux mille plats goûtés, aux sourires d'Anwar, de Rachid, d'Hicham et de tous les autres...