un printemps russe
Ne trouvez-vous pas qu'il ressemble aux montagnes russes, ce printemps ? Il y a quelques jours je resortais mes petits hauts d'été et dégustais avec gourmandise les rayons du soleil en même temps que mon café, assise dans l'herbe, à regarder les moineaux se chamailler et un gros merle besogneux s'affairer à construire son nid, nous nous sommes même offert un premier pique-nique, et ce matin, ce matin, de la neige ! Oh, pas beaucoup, quelque chose comme dix-huit flocons à 9 h 30 (admirez la précision), un peu moins à 10 h 45, et puis encore une pelletée pendant le déjeuner. Mais de la neige quand même ! Les jonquilles comméraient entre elles "de la neige, oui ma chère" pendant que les trois violettes venues d'on ne sait où et fleuries à travers les graviers de ma terrasse se regardaient, consternées. Le gros noyer, rendu prudent par son grand âge, attend sagement pour ouvrir ses énormes bourgeons. Le muguet, passé sous la tondeuse, n'a plus droit à la parole mais ne manque à personne, jamais un mot aimable, toujours à chercher la petite bête. Oh, un rayon de soleil ! Il tape contre la vitre, me fait signe, je vous laisse, je vais voir dehors ce qu'il a à me raconter...