Dessiner dedans...
L'hiver se déroule, et même s'il est humide il ne fait pas froid en Bretagne. Je regarde les images de paysages enneigés, ailleurs, comme sur une autre planète. Dans mon jardin il y a toujours, depuis l'été dernier, quelques roses qui se succèdent, d'un rose pâle un peu fatigué, et des capucines qui ne savent pas que c'est l'hiver. Les premiers camélias sont en fleur. A aucun moment il n'a été impossible d'aller dessiner dehors, et pourtant mes carnets sont remplis de croquis intérieurs. Alors ? Une certaine paresse, voire une paresse certaine. Je dessine au chaud dans mon atelier, dans ma maison, dans les expos, les médiathèques, les musées. Je vais dessiner les répétitions au Centre Culturel voisin, j'emporte mon carnet pour dessiner la Nuit de la lecture, je croque un comptoir de bar pendant que mon chocolat refroidit. Je laisse monter l'envie, elle arrivera d'ici peu, en même temps que la lumière, l'envie d'aller me blottir dans un coin de mur, un creux de talus, et de dessiner la vie de dehors. Il fera peut-être encore un peu froid, j'enfilerai les mitaines tricotées pour moi par Elisa, me poserai à l'abri du vent perfide de fin d'hiver, et retrouverai les couleurs de dehors. Pas tout de suite, mais bientôt...