A faire...
Septembre d'un coup, comme ça, sans prévenir. Les tout petits "à faire" se jettent sur moi avec des appétits d'ogre, les enfants, la maison, le jardin, le travail, et moi et moi et moi, chacun se voulant prioritaire, bousculant les autres, haussant le ton pour bien se faire entendre. Bien sur, "si" je consacrais quelques jours, là, maintenant, tout de suite, à ces minuscules échardes qui me rappellent si souvent leur présence, leur attente, leur agacement, "si" je m'en débarrassais une fois pour toutes pour avoir l'esprit enfin tranquille ? Rêveuse, j'imagine pendant quelques instants ma vie telle qu'elle serait selon les préceptes des gourous de l'organisation, la maison impeccable, le jardin florissant, sans parler, bien sur, des enfants, de toute ma vie. Etre efficace, disponible, et tout et tout, arrêter de révasser devant le soir qui tombe, d'écouter le merle chanter à tue-tête, de lire ces montagnes de livre qui m'emportent, de discuter pendant des heures de tout et de rien en partageant un plat mijoté et une bonne bouteille, arrêter d'être moi... pour être "efficace" ? Non, merci pour tous ces conseils, je continuerai à prendre le temps qu'il me faut, à lire, dessiner, rêvasser, rire, à essayer de trouver sur ma palette d'aquarelle l'exacte teinte de la dernière rose, les "à faire" peuvent se le tenir pour dit, ils seront faits, doucement, avec attention, mais ne dicteront pas leur musique...