A Molène
Arriver à Molène. Débarquer sur la jetée mouillée, réajuster le sac à dos, suivre le chemin qui serpente entre les maisons. Pas de voiture ici, et pourquoi faire sur une île de 800 mètres de large ? Rien que le chuchotement du vent, le chant des oiseaux, l'odeur de la mer. Sur l'horizon, un trait pâle, la côte, le début de la terre. Nous distinguons le phare de Saint-Mathieu et imaginons, derrière, les dizaines de milliers de kilomètres de terres, de montagnes, de vallées jusqu'à l'océan suivant, de l'autre côté de la planète. Comme si nous n'en faisions pas partie, comme si l'île était une entité, un monde à part, salé d'embruns. Jusqu'au bateau du soir, l'île est à nous et sur nos carnets s'alignent, à l'aquarelle, les paysages de l'île grande comme un petit pois posé sur l'océan.