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Quelques semaines sans "monter sur scène", sans venir dessiner sur la grande scène au plancher noir. Je me sentais rouillée et regardais d'un air navré mes premiers croquis pendant que les techniciens sortaient du camion des kilomètres de cables, de barres, de rideaux de scène. Ils avaient fait 700 kilomètres pour venir de leur Belgique, et moi quelques centaines de mètres, mais c'est moi qui me sentais un peu perdue devant ces croquis qui ne me plaisaient pas. Zouma, la chienne de l'équipe, avait la tête du renard du Petit Prince et piétinait allègrement mes premières pages qui ne valaient que ça. Et puis le rythme est revenu, le trait s'est affirmé, a suivi le souffle, j'ai pu  "laisser faire" mon pinceau comme je le répète si souvent à mes élèves pour plonger enfin dans le bonheur retrouvé du trait, de la mise en place du spectacle qui est elle-même spectacle. J'ai dessiné, ajouté là une touche de carmin, ailleurs un nuage de laque violette, appuyé un trait, camouflé un autre. pas de crayon, pas de gomme, juste l'exigence du feutre et de la boîte d'aquarelle. Quand j'ai relevé la tête, la pluie tombait à verse derrière les grandes baies vitrées, le plateau était métamorphosé, prêt pour la représentation qui s'annonçait à huis clos.