Jirô Taniguchi
L'heure était à la sieste, il faisait bon et Quimperlé croulait sous les fleurs. Je me suis promenée un moment dans les ruelles pavées, dessinant une fenêtre, un square au bord de l'eau, m'offrant un sorbet à la terrasse d'un café. Et puis je suis entrée dans cette petite librairie à la jolie vitrine prometteuse, sachant d'instinct que j'allais y faire une belle rencontre. La libraire, souriante, installait des lampions de papier sur une étagère et j'ai tout de suite aimé l'endroit. J'ai vu le livre, posé là comme par hasard, l'ai feuilleté lentement, puis re-feuilleté, ai regardé le prix, l'ai reposé. Plus loin il y avait de jolis albums, des carnets de voyage que j'ai eux aussi feuilletés. Mais non, l'album de Jirô Taniguchi devait être l'élu du jour, le petit coup de foudre que je m'autorisais malgré son prix (la collection est de Louis Vuitton, ceci expliquant cela). Jirô Taniguchi raconte l'histoire d'un Japonais (la sienne ?) qui découvre, en triant les affaire de sa mère décédée, une jolie boîte en laque contenant quelques photos et aquarelles. Venise en est le décor et il comprend que cette petite fille sur la photo est sa mère, et ce couple ses grand-parents dont il ne sait rien, si ce n'est que son grand-père peignait. Et le voilà parti à la recherche de son passé à travers les ruelles, canaux et places de Venise. C'est une bande dessinée, c'est un carnet de voyage, les deux à la fois sans être vraiment ni l'un ni l'autre. Mais c'est superbement dessiné, l'histoire est lente comme je les aime, un vrai voyage...