le temps des cocos
Ce matin j'ai vu les premières feuilles roussies sur la vigne vierge de la maison. Quelques bouquets pourpre, apparus là d'un coup. Ce matin, j'ai trouvé l'air trop frais pour laisser grande ouverte la porte du jardin, et l'ai gardée fermée tout au long de la journée, pour la première fois depuis bien longtemps. Pas de doute, l'été glisse et commence à céder du terrain et l'automne, moqueur, tapi dans l'ombre des grands arbres, attend son heure. Mais je me souviens qu'ici l'automne a la forme d'une corne d'abondance et le parfum de toutes les récoltes. Les oignons sont venus du jardin de Jean, les tomates de celui d'Eliane, et je suis allée chercher l'énorme sac de cocos de Paimpol, tout frais, tout tendres, patiemment écossés avec les enfants en regardant un film sur l'ordinateur. Les cocos tombaient dans la bassine en un "poc" moëlleux pendant que Nicole Kidman tirait tous les rideaux de sa maison sur une lumière interdite. Les dix kilos de cocos ont été achevés avant le dénouement de l'histoire, il était l'heure d'offrir à la maison le parfum de la cuisine de la fin de l'été.