pour les matins à venir
Ranger mon atelier, faire revenir au jour présent tous ces jours passés, ces travaux commencés mais pas forcément aboutis, ces idées jetées en vrac sur le papier, décider de ce qui restera là, à portée de main autour de la table à dessin et ce qui, exilé, banni, n'aura droit qu'aux étagères de bois blanc. Vider mes cartons à dessins, me demander pourquoi j'ai gardé si longtemps ces vieilleries d'un autre âge, réaliser que je n'ai presque plus rien de mon temps aux Beaux-arts, de mon temps dans cette rue du Château, à Brest, rue si ventée les matins d'hiver, que je n'en ai presque plus rien et que c'est très bien comme ça. Avancer, faire de la place pour demain, pour les matins à venir, et ne pas me laisser ralentir par les échos des jours passés.