citron chaud
Je n'ai pas rêvé, j'ai vraiment goûté le soleil sur ma peau, et les petites robes à fleurs, et les papillons, et les abeilles. J'avais réussi à me faire croire que la partie était gagnée et que les déjeuners reprendraient bientôt leur aise sous le vieux noyer, regardant presque avec une pointe de pitié les annonceurs de giboulées et autres gelées matinales. Ce matin, les toits étaient blancs sous le ciel tout rosé, et le vent glacé cherchait la fente pour s'y glisser. Pauvre de moi qui rêvait d'été, voici l'hiver qui arrive. Au sortir de mon cours de peinture la pluie m'attendait en ricanant et je disais à mes élèves du soir qu'il nous faudrait attendre encore avant d'aller dessiner dans les prés, sous peine de nous y noyer. Alors ce soir, encore quelques articles à envoyer au journal, et puis un bon citron chaud dans ma tasse...