noir sur la ville
Dans le hall de la gare, comme chaque année à l'approche du salon du roman noir, il y avait un stand couvert de livres et des bénévoles qui les proposaient aux voyageurs et aux passants. Un prêt gratuit, comme ça, contre rien, en toute confiance, juste pour le plaisir de lire, d'échanger ensuite, d'aimer ou de ne pas aimer. Martin et Marie ont choisi le leur sur les conseils des personnes présentes et se sont mis à lire aussitôt, en attendant le train. Nous étions bien, là, sur le quai ensoleillé de la petite gare, au milieu des allers et venues, des embrassades, des valises, au milieu de ces gens qui arrivaient ou qui partaient. Assis sur notre banc, nous partions aussi, mais dans les pages de nos livres ouverts, dans un tout autre voyage, et ce n'est que lorsque notre train est arrivé que nous avons relevé la tête, presque surpris de nous retrouver là.