silence
Les enfants sont partis, éparpillés par monts et par vaux le temps d'un week-end, de ce premier week-end d'été. Le silence empli ma maison, lourd et épais comme une liqueur sombre. Je ne me souviens pas être un jour restée ainsi, seule dans ma maison, depuis la naissance de mon premier enfant, et ces heures ressemblent à des vacances, à une grande plage ouverte devant moi. Je n'aurai pas d'heure, je gouterai les minutes, prendrai le temps de tout. J'avais d'abord pensé inviter les filles, retrouver ces rires-là, dire des bêtises et me coucher tard, mais non, l'envie la plus forte, celle qui emporte tout, est juste une envie de silence, d'heures vides dérivant. Alors j'inviterai les filles plus tard, un autre soir, à profiter du soir qui tombe sur le jardin. Pour l'heure je le veux juste pour moi.