scène
Ils sont restés deux heures sur scène devant une salle comble, enchaînant les tableaux de ce spectacle qu'ils avaient écrit eux-mêmes. Deux heures à évoquer Olympe de Gouges et Iphigénie, Antigone et Jeanne d'Arc, Lucie Aubrac et Médée, leurs héroïnes, deux heures à dénoncer la violence faite aux femmes. J'écoutais, je riais, je pleurais avec la salle, je me laissais emporter par les mots de ces moins de vingt ans, leur enthousiasme matiné d'humour et de naïveté. Ceux-là, au moins, rêvent de changer le monde, il faut bien commencer par là pour arriver quelque part. Et je regardais Paul vivre sur cette scène comme s'il était chez lui, je le regardais être tour à tour le roi et le pauvre homme, l'amoureux et le père, des facettes de lui, de cet homme en devenir.