le jour du premier café dehors
C'était le jour du premier café dehors, le jour de la taille des hortensias, de la coupe des lauriers devenus arbres. C'était le jour ou les premières abeilles, ivres de lumière, traçaient des lignes vrombissantes dans le doré de l'air. Premier jour de printemps absolu, ou je découvre la première rhubarbe déroulant la ligne rouge de sa tige et une première feuille dépliée. Tout est premier en ce jour, comme une résurrection. Du bleu et du doré après tant de gris. Les garçons ont travaillé avec moi à dégager de grands pans de verdure, m'offrant leur bonne volonté et l'énergie de leur jeunesse. Je leur ai parlé de potager, d'encore plus de fleurs là et là, de lumière et du temps qui fait d'un arbuste un arbre. Ensuite j'ai retrouvé le banc contre le mur, le banc de bois parfait, dans le creux de jardin protégé de tous les vents. J'ai retrouvé le plaisir de l'eau fraiche après le travail, le plaisir des muscles lourds et du travail bien fait.