dans le vert
L'atelier m'appelait, me faisait les yeux doux, mais le jardin plus encore réclamait ma présence. Je ne voyais plus que ça, les arbres trop poussés, la haie abandonnée, mon beau camélia blanc étouffé sous le rhododendron, le potager retourné à l'état sauvage. Il me fallait agir et, face aux gros chantiers que je savais ne pouvoir mener à bout seule, demander de l'aide aux garçons. Cinq heures de travail, à trois dans le jardin, cinq heures à couper, tailler, tronçonner, arracher, brouetter. Il en faudrait encore autant, mais le plus physique est fait, et je pourrai poursuivre la tâche par petits bouts, à mon rythme. La montagne de branchages a été mise en tas à sécher pour être brûlée un jour prochain. Mon dos est en vrac, mes bras griffés et lourds, mes mains poisseuses de sève mais je suis contente du travail avancé. Jean-Baptiste m'a proposé de s'occuper du dîner, que nous prendrons dehors pour savourer, à chaque bouchée, le labeur du jour.