la bride sur le cou
Je me suis levée tôt, l'aube teintait à peine de rose ce jour tout neuf à peine éclo. je savais que la journée serait chargée car je voulais la remplir de tout ce qui n'est pas rentré dans les jours dernier, comme on s'assoit sur une valise trop pleine pour la fermer de force. Marie s'est levée de bonne heure aussi, les yeux un peu rougis d'une trop longue veille, lecture et aquarelle la tenant éveillée bien trop tard. Je ne dis rien, je lui laisse ce temps d'abandon, cette liberté du coucher tardif que j'aurais tant aimé avoir à son âge. L'été passera bien assez vite et il faudra, dés la mi-août, retrouver un rythme compatible avec un lever à 6 heures du matin lorsqu'il faudra retourner en classe. Leur laisser, un peu, la bride sur le cou, seule façon pour eux de se découvrir, de faire connaissance avec ce futur adulte qu'ils ont déjà en eux.