les lundis
De retour à la maison je me suis préparé un grand mug de chocolat chaud. La pluie dégoulinait le long des vitres et j'ai songé que nous étions en été depuis quatre jours. J'ai songé aussi que nous étions lundi, que mes cours de peinture étaient terminés pour deux mois et j'ai rêvé, en buvant mon chocolat à toutes petites gorgées, à ce que j'allais m'offrir avec ces quelques heures dégagées chaque semaine : relire Bobin encore, et puis d'autres livres que je choisirai au hasard, juste parce que leurs couvertures me plairont, écrire de vraies lettres à mes amies, même à celles qui habitent tout à côté, dessiner des coquillages compliqués, et des coquilles d'escargots ramassés dans le jardin, aller prendre le thé chez mon amie anglaise, écrire des poèmes à la peinture blanche sur les vitres de ma maison, écouter chanter Maria Callas, les yeux fermés. Envie de lenteur pour remplir ces lundis, parce que je ne serai en vacances que le lundi, mais que ce sera tellement bon de les vivre au ralenti.