un dîner-cocon
Après ces semaines trop bousculées, bien trop chargées, je sentais qu'il me fallait retrouver le rythme plus lent, plus attentif qui nous convient. J'avais décidé de leur offrir un dîner de desserts, un dîner tout de gourmandise pour repousser dehors la nuit glaciale, nous retrouver dans la chaleur et la blondeur du poêle. La réalisation d'un énorme flan patissier, de cupcakes au chocolat et pignons de pin, d'une montagne de mini-madeleines avaient occupé mon début d'après-midi et embaumé toute la maison. Jean-Baptiste et Marie ont ensuite décidé que tout cela manquait quand même un peu de chocolat et se sont à leur tour mis en cuisine pour complèter ce menu de deux plats de rochers au chocolat noir et aux amandes. Le soir tombé, la montagne de madeleines avait sérieusement été attaquée, et pas seulement par la face nord, mais il en restait largement assez pour contenter les plus gros appétits. Paul, Martin et Marie avaient entamé une partie de scrabble et j'ai décidé de les laisser jouer, disposant sur la table les gourmandises du jour et proposant à chacun de piocher. Jean-Baptiste, Guilhem et moi nous sommes assis avec nos livres, faisant un pied-de-nez au sacro-saint "on ne lit pas à table" de mon enfance. Et loin de s'enfermer dans son livre ou son jeu, chacun commentait, échangeait, et moi je levais en douce les yeux de ma page pour m'emplir de ce moment-là, de cette heure gourmande et paresseuse, de cette famille.