au ralenti
Un de ces accidents stupides qui nous obligent à ralentir le rythme de notre vie et laissent tellement de temps pour réfléchir au trésor qu'est un corps en bon état de marche. Le bras immobile, et le droit tant qu'à faire, depuis déjà trois jours, je peste intérieurement et repasse le film en boucle, le petit enfant en visite qui se met à hurler en voyant le gros chien foncer vers lui pour jouer, moi qui m'interpose pour arrêter ce dernier, oubliant la puissance de ces 40 kilos de muscles bien plus forts que mon épaule. Un accident stupide qui me vaut claquage et déchirure ligamentaire, immobilisation pour quelques semaines... à quelques jours de la rentrée. Les enfants me chouchoutent et prennent soin de moi, de la maison, font la cuisine, Marie ne me quitte pas d'une semelle, devançant mes moindres désirs alors qu'intérieurement je trépigne. Au moindre geste la douleur me rappelle à l'ordre. Je pense à mes cours, qui reprennent dans une semaine, aux commandes de peintures de la rentrée qui commencent à arriver, à la rentrée des classes des enfants alors que je ne peux conduire. Je n'ai d'autre solution que de laisser un maximum de repos à mon épaule tant que les enfants sont là et assurent l'intendance, pour pouvoir assurer la suite comme je pourrai...