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vivre en Bretagne
18 avril 2011

le temps qui passe

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Tôt ce matin j'écoutais France-Inter me parler tout bas dans la cuisine de sécheresse, d'un été qui s'annonce peut-être semblable à celui de 1976, de premières restrictions d'eau. J'étais assise là, à regarder, à l'horizon, le premier rose envahir le ciel du côté de la forêt. La lumière montait par toutes petites touches dorées, la cuisine embaumait le café frais, et France-Inter me parlait de sécheresse. J'étais une toute petite fille en 1976, j'habitais dans la montagne, entre Chambéry et Annecy, et je me souviens des herbes jaunes et craquantes, de l'énorme noyer, dans le champs surplombant la maison, duquel je regardais, à mes pieds, s'étaler la vallée et le lac du Bourget. Les souvenirs me revenaient en brassées, cette jument rousse, au bout du chemin, pour laquelle je trainais chaque jour un seau rempli d'eau fraiche, les tracteurs tirant des remorques pleines d'enfants hurlants de joie pour les descendre au lac pour l'après-midi, la petite mare, tout au bout du jardin, au bord de laquelle je m'allongeais des heures pour regarder, fascinée, la vie grouillante. Tous ces souvenirs de l'été 1976, ces moments vêcus par une bien petite fille mais qui sont aujourd'hui, par quel mystère, dans ma mémoire à moi, en avril 2011. Imaginait-elle, cette petite fille, que 2011 serait un jour possible ? Et alors l'évidence m'est apparue, quelque chose que je n'avais jamais réalisé mais qui étais pourtant là, sous mon nez : ce n'est pas le temps qui passe, c'est nous qui passons...

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Commentaires
L
Ca alors ! Et si la petite fille de 1976 voyait (mais peut-être êtes vous revenue parfois ?) ce qu'est devenu la cluse de Chambéry et ses alentours, avec l'extension des zones commerciales remplaçant les champs et les bois, et l'augmentation de la pression foncière... Gardons bien précieusement nos souvenirs (les miens sont plus récents, mais les années 2000, quel gâchis !).
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C
oui, tu as raison, c'est nous qui passons très vite à travers le temps
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L
J'adorais un film qui s'appelle "La passante du sans souci" c'est le titre dont je me souviens, Romy Shneider y jouait le role d'une femme si fragile, son alter égo, pendant la seconde guerre mondiale. Ce film montrait la fragilité de l'être, mais sa désespérance fut qu'il se cristallisait dans cette fragilité et non dans ce que nous laissons derrière nous: enfants, petits enfants, maison, jardin, dessins, ou simplement avoir été.
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S
Joli souvenir, en 76 moi j'avais 9 ans et je me souviens des jets d'eau sur les pelouses en bas de l'HLM dans lequel j'habitais. Souvenirs de bataille d'eau avec ces jets d'eau et les copines de l'immeuble. Souvenir différent du tien mais que le temps a passé vite...Bonne soirée Soleil
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J
Ici aussi, dans les Corbières, le temps est immobile et pourtant il faut faire vite pour y accrocher quelques images d'instants aimés
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