Bretons un jour, Bretons toujours
Aussi loin que remontent mes souvenirs, j'ai toujours connu ce petit couple de Bretons en faïence. Ils étaient chez mes grands-parents paternels lors des étés au Relecq-Kerhuon, posés sur le bureau ou j'étais sensée faire mes devoirs de vacances et tuait l'ennui dans une rêverie silencieuse. Et puis, après quelques années de purgatoire dans un grenier humide ils sont arrivés chez moi, se baladant d'une pièce à l'autre, assistant à l'arrivée des enfants, aux déménagements, aux grands et petits moments de notre vie. Ils gardent avec eux la nostalgie de ces étés enfuis, de la mer qui partait et revenait, laissant dans chaque flaque une surprise pour les enfants, petit crabe aux pinces nerveuses ou anémone d'un beau violet bleuté. Ces deux petits Bretons toujours ensemble me font penser aussi à ces statuettes de terre qui, en Asie, représentent les disparus, et que l'on fleurit et honore. A quoi pensait donc ma fille de 7 ans lorsqu'elle est venue apporter son tout petit bouquet de boutons d'or aux pieds de mes petits Bretons ?